Nouvelle publication, 23 mars 2017
Contribution de Sévane Garibian à l'ouvrage collectif, Después de la violencia. El presente político de las dictaduras pasadas paru aux éditions scientifiques Banda Oriental (Montevideo): "Verdad versus impunidad. La justicia (post)transicional en Argentina y el ‘human rights turn’" (pp. 97-109).
Contribution de : Elisabeth Anstett, José López Mazz, Denis Merklen, Sévane Garibian, Caroline Fournet, Carlos Marín, Jean Marc Dreyfus, Álvaro Di Giorgi, Mirtha Gianze, Etienne Tassin, Gabriel Gatti, Eric Domergue y Lucas Martín.
Résumé de la contribution :
Le traitement juridique des crimes de la dictature argentine se fait en deux temps – la phase transitionnelle proprement dite (de 1983 aux années 90) puis post-transitionnelle (des années 90 à nos jours) –, de la peine au pardon, aller-retour. Ces deux temps comprennent plusieurs revirements traduisant à chaque fois un changement de paradigme dans la manière d'appréhender les abus commis par le régime militaire. Entre les deux : le human rights turn construit sur l'injonction d'une nécessaire lutte contre l'impunité des crimes les plus graves, productrice de nouveaux droits subjectifs de l'homme (tel que le "droit à la vérité") qui contribuent, à leur tour, au développement du droit pénal en la matière. Les critiques engendrées par cette "pénalisation des droits de l'homme", tout comme les richesse et diversité de l'expérience argentine, illustrent les incertitudes auxquelles nous confronte toute réflexion autour de la notion même de justice (internationale/étatique, rétributive/réparatrice, judiciaire/a-judiciaire) en phase de (post-)transition politique, héritière d'une criminalité étatique de masse, et impliquant inévitablement une distorsion créatrice du droit et de ses fonctions.